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Caractéristiques : L’enfant fait confiance à son parent, il explore le monde sereinement et revient vers l’adulte en cas de besoin.
Exemple :
Léa, 6 ans, va jouer au parc sans inquiétude, mais revient régulièrement voir sa mère pour se rassurer. À l’adolescence, elle entretient des relations stables et demande de l’aide lorsqu’elle en a besoin.
✅ Résilience élevée face aux épreuves, peu de troubles anxieux ou dépressifs.
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Caractéristiques : L’enfant semble indépendant, évite de montrer ses émotions ou de demander du réconfort.
Exemple :
Maxime, 7 ans, tombe et se fait mal, mais ne pleure pas et refuse d’être consolé. À l’âge adulte, il a du mal à exprimer ses sentiments, fuit l’intimité, et préfère rester seul.
Il peut dire : « J’ai pas besoin des autres. »
📍 Risques : isolement émotionnel, difficultés relationnelles, dépression masquée.
Caractéristiques : L’enfant cherche constamment l’attention, craint l’abandon et a du mal à se calmer même quand l’adulte est présent.
Exemple :
Inès, 4 ans, pleure dès que sa mère quitte la pièce et s’accroche à elle en la suppliant de rester. Plus tard, elle devient une adolescente très dépendante de ses amis ou partenaires :
« Tu ne me réponds pas ? Tu ne m’aimes plus ? »
📍 Risques : troubles anxieux, dépendance affective, comportement fusionnel, instabilité émotionnelle.
Caractéristiques : L’enfant est désorienté : il a peur de la personne censée le protéger, il alterne entre approche et fuite, parfois figé.
Exemple :
Nour, 5 ans, recule quand sa mère s’approche et évite son regard, même si elle semble vouloir de l’affection. Son parent peut avoir un comportement menaçant, agressif ou négligent.
À l’adolescence, Nour s’automutile, dit qu’elle est “nulle”, et a des accès de colère incontrôlables. Elle dit : « Personne peut m’aimer, je suis un monstre. »
📍 Risques : TSPT, borderline, conduites à risque, dissociation, troubles graves de l’estime de soi.
- Contradiction fondamentale :
L’enfant a peur de la personne censée le protéger (ex. : parent violent, négligent ou imprévisible). Il est donc pris dans un dilemme insoluble : il veut s’attacher, mais la figure d’attachement est aussi une source de peur. - Pas de stratégie stable :
Contrairement à l’attachement évitant (fuir) ou ambivalent (s’accrocher), l’enfant désorganisé n’a pas de stratégie cohérente pour gérer son stress, ce qui perturbe fortement le développement cérébral et émotionnel. - Risque accru de psychopathologies sévères :
- Troubles de l’attachement réactifs
- Troubles de la personnalité (borderline, antisociale)
- Comportements auto-destructeurs ou agressifs
- Dissociation, conduites à risque
- Difficultés profondes à faire confiance ou à s’autonomiser
- Transmission intergénérationnelle :
Les enfants ayant un attachement désorganisé sont plus susceptibles, sans aide, de reproduire ces schémas avec leurs propres enfants, car ils n’ont pas eu de modèle stable.
Type d’attachement insécure | Gravité potentielle | Particularité |
|---|---|---|
Évitant | 🟡 Moyenne | Fuite émotionnelle, froideur |
Ambivalent (anxieux) | 🟠 Élevée | Hyperdépendance, instabilité |
Désorganisé | 🔴 Très élevée | Contradiction, absence de stratégie, trauma |
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L’attachement désorganisé est le plus à risque pour la santé mentale à long terme, surtout s’il est associé à des traumas précoces, de la maltraitance ou un contexte familial chaotique.
- Bowlby, J. (1969). Attachment and Loss: Vol. 1. Attachment. New York: Basic Books.
- Ainsworth, M. D. S., Blehar, M. C., Waters, E., & Wall, S. (1978). Patterns of Attachment: A Psychological Study of the Strange Situation. Hillsdale, NJ: Erlbaum.