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💡 Trop, toujours trop : quand le TDAH féminin passe inaperçu

9 mai 2025 par
💡 Trop, toujours trop : quand le TDAH féminin passe inaperçu
Ossama Loukili


1. Pourquoi le TDAH est-il moins souvent diagnostiqué chez les femmes ?


  • Perception biaisĂ©e : Historiquement, le TDAH est associĂ© Ă  des garçons agitĂ©s, impulsifs, bruyants. RĂ©sultat : les filles plus discrètes passent sous les radars.


  • SymptĂ´mes diffĂ©rents :
    • Les filles prĂ©sentent plus souvent la forme inattentive : elles sont rĂŞveuses, dĂ©sorganisĂ©es, oublient, se dispersent, mais sans dĂ©ranger l’entourage.
    • Elles internalisent plus : anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression, faible estime de soi.


  • StratĂ©gies de camouflage : pour rĂ©pondre aux attentes sociales (ĂŞtre calme, polie…), elles dĂ©veloppent des mĂ©canismes de compensation (ex. : efforts Ă©normes pour suivre sans le montrer).


  • ConsĂ©quences : Diagnostic souvent tardif (adulte voire après 40-50 ans), ce qui engendre des errances thĂ©rapeutiques (anxiĂ©tĂ©, burn-out, bipolaritĂ© Ă  tort).


2. Le rĂ´le des hormones chez la femme TDAH


Les variations hormonales influencent la sévérité des symptômes tout au long de la vie :

Étape de vie

Impact hormonal

Conséquences sur le TDAH

Puberté

Fluctuation des œstrogènes

Aggravation des troubles de l’attention

Grossesse

Montée des œstrogènes

Parfois amélioration temporaire

Post-partum

Chute brutale

Risque accru de dépression, rechute TDAH

Ménopause

Déclin hormonal

Intensification des symptĂ´mes


  • Syndrome prĂ©menstruel (SPM) : fatigue, irritabilitĂ©, tristesse, confusion cognitive (brouillard mental), peuvent empirer les difficultĂ©s attentionnelles et Ă©motionnelles.


  • Trouble dysphorique prĂ©menstruel (TDPM) : forme sĂ©vère du SPM, souvent confondue avec d’autres troubles psychiatriques.

3. L’hypothèse du “facteur de protection féminin”


  • IdĂ©e : les femmes doivent cumuler plus de facteurs de risque gĂ©nĂ©tiques/environnementaux que les hommes pour dĂ©velopper un TDAH dĂ©tectable.


  • Cela expliquerait pourquoi :
    • Moins de filles sont diagnostiquĂ©es dans l’enfance.
    • Mais les symptĂ´mes existent bien, masquĂ©s ou tolĂ©rĂ©s socialement.


  • Cela appelle Ă  une lecture diffĂ©renciĂ©e du TDAH selon le genre.


4. Interview de Dora Wynchank, psychiatre spécialiste du TDAH féminin


  • Confirme que les filles ont moins d’hyperactivitĂ© visible, mais une forte agitation intĂ©rieure (ruminations, pensĂ©es en boucle…).
  • Elles sont souvent diagnostiquĂ©es Ă  tort pour anxiĂ©tĂ©, dĂ©pression, burn-out.
  • La mĂ©nopause ou le post-partum sont des pĂ©riodes critiques pour dĂ©clencher un diagnostic.
  • Traitements : souvent peu adaptĂ©s car testĂ©s sur des hommes. Certaines femmes ressentent des variations d’efficacitĂ© selon leur cycle.
  • Elle milite pour une version du test DIVA adaptĂ©e aux femmes et une meilleure formation des professionnels.


5. Outils pour aller plus loin


  • Livre Ă  paraĂ®tre : “Le TDAH chez la femme, bien vivre avec le trouble” par Pascale De Coster.
    • Aborde chaque Ă©tape de vie.
    • Donne outils, stratĂ©gies concrètes, tĂ©moignages.
    • Vise à aider femmes et familles à vivre mieux avec ce trouble.


Conclusion


Le TDAH chez la femme reste méconnu, sous-diagnostiqué et mal pris en charge. Pourtant, ses effets sont bien réels et multiples : scolaires, professionnels, émotionnels, familiaux.


Reconnaître cette réalité permet :

  • d’éviter les errances de diagnostic,
  • de mieux accompagner les femmes Ă  chaque Ă©tape de leur vie,
  • et surtout, de leur redonner espoir et comprĂ©hension.




TDAH Magazine

https://www.tdah-sebastienhenrard.com

💡 Trop, toujours trop : quand le TDAH féminin passe inaperçu
Ossama Loukili 9 mai 2025
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