La jalousie rétroactive est une forme particulière de jalousie qui ne porte pas sur ce que fait notre partenaire aujourd’hui, mais sur ce qu’il ou elle a vécu avant nous.
Elle se manifeste par une obsession ou un malaise face à ses anciennes relations amoureuses ou sexuelles.
Voici quelques exemples concrets :
• 🔄 Ruminations mentales :
“Je n’arrête pas d’imaginer mon partenaire avec son ex. Ça me rend malade.”
• 📱 Fouilles numériques :
“Je lis ses anciennes conversations ou je regarde les photos de ses ex sur les réseaux.”
• ❓Interrogatoires déguisés :
“Tu l’aimais plus que moi ? Vous faisiez quoi ensemble ?”
• 👥 Comparaison constante :
“Il/elle était plus beau/belle que moi ? Meilleur.e au lit ?”
• 🧊 Froideur ou reproches :
“Je ne peux pas croire que tu aies dit ça à une autre personne avant moi.”
• Parce que cette jalousie touche l’ego et le sentiment d’unicité : on veut être “le ou la seule”.
• Elle crée une illusion de rivalité avec un passé qui pourtant n’existe plus.
• Elle peut entraîner de la méfiance, de l’auto-sabotage, voire des conflits inutiles.
• 🤕 Manque de confiance en soi : peur de ne pas être à la hauteur.
• 💬 Croyances toxiques : penser que “le vrai amour, c’est quand on n’a aimé qu’une seule personne”.
• 😰 Peur de l’abandon : se dire que l’autre pourrait encore aimer une ancienne relation.
• 🔍 Besoin excessif de contrôle ou d’exclusivité affective.
• 🌱 Travailler l’estime de soi : comprendre que notre valeur ne dépend pas du passé de l’autre.
• 🧘 Accepter la temporalité : chacun a un passé, c’est ce qui l’a construit… et l’a amené vers nous.
• 🗣️ Parler sans accuser : exprimer son malaise sans transformer l’autre en coupable.
• 🧠 Limiter les comportements intrusifs : fouiller, comparer, questionner de façon insistante ne fait qu’alimenter la souffrance.
Le passé de ton/ta partenaire n’est pas ton ennemi.
Il/elle est ici, avec toi, maintenant. C’est ça qui compte.
La jalousie rétroactive, si elle s’installe durablement, peut empoisonner la relation. Voici les principaux risques :
Le ou la partenaire peut se sentir injustement jugé.e ou surveillé.e pour un passé qu’il/elle ne peut pas changer. Cela crée de la méfiance.
Plus une personne questionne, compare ou rumine, plus l’autre se ferme, ce qui renforce les doutes… et alimente à nouveau la jalousie.
Le climat devient émotionnellement lourd : moins de spontanéité, plus de pression affective, et parfois une chute de la complicité sexuelle.
Les disputes peuvent surgir pour un “like” sur une ancienne photo ou un souvenir évoqué. Ou alors, le partenaire préfère se taire pour éviter les crises.
À long terme, cette jalousie peut user la relation. Certains partenaires finissent par se dire :
“Je paie pour un passé que je n’ai pas le droit d’avoir. Ce n’est plus vivable.”
La jalousie rétroactive peut faire plus de mal que le passé lui-même.
Il ne faut pas la nier, mais la comprendre et la transformer en un travail sur soi — pour préserver l’amour, ici et maintenant.
1. Bowlby, J. (1988).
Attachment, communication, and the therapeutic process. A lecture delivered to the British Psychological Society.
➡️ Référence théorique sur l’attachement, utile pour comprendre la base émotionnelle de la jalousie rétroactive.
2. Beck, A. T. (1976).
Cognitive therapy and the emotional disorders. New York: International Universities Press.
➡️ Ouvrage fondateur de la thérapie cognitive, pertinent pour expliquer les pensées automatiques et distorsions derrière la jalousie.